Attention !!! Le SkyAssistant est d'une installation
extrêmement simple, il suffit simplement de le brancher sur une voie du
récepteur radio, c'est tout. Dans la majorité des cas, la seule question
qu'il faudra se poser c'est : Ou le placer pour le protéger des chocs ?"
Les explications ci-dessous doivent être considérées comme un plus afin
d'éventuellement peaufiner votre installation mais ne sont nullement
obligatoires . Une mauvaise installation (prises statiques et antenne de
compensation) peut même nuire à la véracité des informations fournies par
le SkyAssistant.
Il existe deux manières d'utiliser le variomètre
SkyAssistant :
- La première, qu'on appelle "variomètre à énergie
potentielle" ne prend en compte que les variations d'altitude pour
afficher les informations. C'est la manière la plus simple, qui ne
nécessite que de mesurer la pression statique, qu'on peut
éventuellement brancher sur des prises de pression statique.
-
La deuxième, qu'on appelle "Variomètre à énergie totale", qui prend
en compte les variations d'altitude (énergie potentielle) et de vitesse
(énergie cinétique). Le variomètre à énergie totale implique l'utilisation
d'une antenne de compensation.
1 ) Variomètre à énergie potentielle
:
Dans le cas d'une utilisation du variomètre sans compensation, la prise de
pression reste techniquement assez simple. L'objectif est de mesurer la
pression atmosphérique de l'air qui entoure le planeur. Au sol, lorsque le
planeur est immobile ça ne pose pas de problème particulier, mais en vol
l'écoulement de l'air peut faire apparaître un champ aérodynamique sur les
surfaces qui modifie la valeur et la répartition des pressions. Souvent le
simple placement du variomètre dans le fuselage du planeur peut suffire.
Il se peut qu'à l'utilisation on se rende compte que le SkyAssistant ne
fonctionne pas bien lors des prises de vitesse, mise en virage,...,
finalement toutes les phases de transition entre deux états stables, à
cause d'une modification de la pression à l'intérieur du fuselage. Il peut
donc être intéressant de prévoir des prises de pression statique.
L'orifice de la prise de pression doit être
perpendiculaire au flux d'air, dans un emplacement neutre en pression
aérodynamique.
Là rien n'est encore simple, l'étude du champ de
pression autour du fuselage permet d'établir un plan de répartition des
pressions qui dépend de la forme du fuselage mais qui adopte généralement
le schéma suivant :

On peut remarquer deux endroits susceptibles de
recevoir les prises statiques, l'avant du fuselage (Ka8, Ask13, planeurs
anciens généralement), sur la poutre arrière du fuselage (Ask21, Twin
Astir) mais plus souvent aujourd'hui les deux : les 4 prises statiques
étant reliées par une canalisation.
Pour éviter les variations de pression lors d'un
éventuel dérapage, les prises statiques seront réparties symétriquement de
chaque côté du fuselage et seront reliées en-elles par une canalisation
(tuyau silicone).

Dans le cas d'un planeur RC pur, il est aisé et
intéressant du point de vue du centrage de placer les prises statiques à
l'avant. Pour un moto planeur, il est plus judicieux de les placer à
l'arrière, loin du flux perturbé par l'hélice.
Concrètement pour le SkyAssistant, un tuyau en silicone de 2 à 3 mm de
diamètre fait l'affaire, le raccord en T se trouve en rayon aquariophilie
ou ailleurs,
la sortie du T est reliée à la buse du capteur de pression.
Attention, une fois de plus, le mieux est souvent
l'ennemi du bien. Un simple tuyau qu'on emmène dans la poutre arrière du
fuselage peut être bien plus efficace que tout ce qui vient d'être décrit
plus haut si n'est pas fait dans les règles de l'art et en connaissance de
cause.
NOTA : Pour la réalisation d'une prise de
pression statique fiable, observer le modèle décrit au lien ci-après, la
statique peut être utilisée seule sans sonde Pitot :
"Tube de Pitot et prise de pression
statique"
2 ) Variomètre à énergie totale
:
Avant d'aborder l'aspect technique, il est intéressant de se demander
à quoi ça sert ???
En planeur grandeur, les variomètres des planeurs anciens ou des planeurs
peu performant n'étaient pas compensés (à énergie totale, c'est la même
chose). L'intérêt était moindre du fait que le domaine de vol en
utilisation courante était assez réduit. Par exemple pour un Ka8 ou Ask13
la vitesse en spirale est d'environ 60 km/h (taux de chute mini). En
sortant de mon ascendance j'affiche la vitesse de finesse max de 85 km/h, si la descendance est importante je peux pousser un
peu mais pas au delà de 110km/h compte tenu que la polaire à cette vitesse
commence à s'effondrer. Mon planeur est léger (400 kg), il a peu d'énergie
à restituer dans les ressources, lorsque la prochaine ascendance va
arriver, je vais cabrer pour réduire ma vitesse, le planeur va effectuer
une ressource légère et gagner une 20aine de mètres, le vario va accuser le
coup en m'indiquant des Vz élevées, mais sans plus.
Je suis maintenant à bord d'un Nimbus 4 pour une bonne journée de gros
temps, j'ai fait le plein de 300 litres de water ballast, mon planeur est
la masse maxi de 800kg. En ascendance je vole à 90 km/h, puis en
transition je vais afficher des vitesses qui vont dépendre de la
déguelante rencontrée mais aussi du calage du Mc Cready pour atteindre des
valeurs de 180km/h et même bien au delà. Le passage de 180 km/h à 90 km/h
va transformer mon énergie cinétique en énergie potentielle (autrement dit
: transformer ma vitesse en altitude) pour gagner
dans cette ressource 150 à 200m. Pendant toute cette phase de ressource un vario non compensé est en butée max !!! ... Mais au fait,
puisque mon vario est en butée maxi, quelle est la
valeur de l'ascendance que je traverse ? Est ce que ça vaut vraiment la
peine de s'y arrêter ? Le seul moyen de le savoir est d'avoir un vario
compensé ou à énergie totale, qui va prendre en compte ce transfert
d'énergie (cinétique <=> potentielle) dû à la ressource pour n'afficher
que la vraie valeur (ou presque) de l'ascendance.
Énergie totale = Énergie potentielle + Énergie cinétique
Ramené à notre planeur RC, les comparaisons vont être
les mêmes entre un planeur de début léger (1kg) de 2m d'envergure et un
planeur de 6m pour 12kg.
Mais comment
ça marche ???
Quand on entend "variomètre compensé", on pense alors que c'est
l'électronique du système qui va solutionner notre problème. Non non, la
magie du système n'est pas électronique et ne dépend pas du variomètre SkyAssistant. Le secret est pneumatique ! et tout réside dans l'antenne de
compensation ou sonde à énergie totale. Il en existe de plusieurs types qui fonctionnent sur le même
principe, je vais décrire la plus utilisée.
L'antenne ou sonde de compensation et un simple tube de
3 à 6 mm de diamètre, bouché à son extrémité, et attaqué par le travers
par le vent relatif. Un minuscule trou ou des fentes sont réalisées dans
ce tube non loin de son extrémité, ce trou est placé sous le vent relatif
du tube (vers l'arrière). Placé sous le vent du tube, ce trou se retrouve donc en
dépression et ce d'autant plus que la vitesse augmente.
La pression dynamique varie en fonction de la vitesse
et de la masse volumique de l'air.
v en m/s
rhô, masse volumique de l'air en kg/m3. 1.227kg/m3 au niveau du
sol.

Dans l'exemple ci-dessus, pour une vitesse de 40 km/h, il va exister une
dépression de - 75.6 hPa au niveau du trou de l'antenne.
Pour ceux qui connaissent le principe du tube de Pitot, finalement
l'antenne de compensation fonctionne comme un Pitot à l'envers, on aurait une pression à
l'entrée du tube Pitot de + 75.6 hPa, on a une dépression de - 75.6 hPa au
trou de la l'antenne de compensation.
Pitot :
Ptotale = Ps + Pdyn
Compensation : P ant = Ps - Pdyn
Pour info :
VR = vent relatif
(vitesse du planeur)
Ps = Pression statique
(due à l'altitude => indicateur de l'énergie potentielle)
Pdyn = Pression dynamique
(due à la vitesse => indicateur de l'énergie cinétique)
Pour que l'antenne de compensation fonctionne
correctement, elle devra fournir la pression : Pant = Ps
- Pdyn

Cette antenne subit un vent relatif nul, la
pression qui règne autour sera la pression statique. |

Cette antenne subit un vent relatif, la pression
qui règne autour sera la pression statique plus la pression due au
vent relatif. +Pd au vent de l'antenne, -Pd sous le vent. |

Si on fait un trou sous le vent de l'antenne, la
pression prélevée sera égale à :
Pant = Ps - Pd |
Etude des cas
:
1 ) Mon planeur vole en palier en vol de pente à vitesse et altitude
constante => pas de perte, pas de gain d'énergie totale => vario à 0m/s
2 ) Mon planeur monte dans un thermique à vitesse
constante : l'énergie potentielle croit, l'énergie cinétique est
constante.
Pd = Constante, Ps = Diminue , la pression d'antenne P.ant diminue
indiquant au variomètre une montée. Il y a gain d'énergie totale.
3) Mon planeur accélère à altitude constante
(uniquement faisable dans une ascendance ou à l'aide du moteur),
l'énergie potentielle reste constante (altitude constante), l'énergie cinétique croit, la dépression
au trou de l'antenne s'accroît, la pression dans la canalisation baisse, le variomètre indique une montée en
réalité une augmentation de l'énergie totale due à la présence de
l'ascendance ou du moteur. Si j'accélère
dans une ascendance, celle-ci sera quand même indiquée par le vario.
4 ) Mon planeur effectue une ressource en air calme :
Pendant la ressource l'altitude augmente alors que la vitesse diminue soit
: l'énergie potentielle croit, pendant que l'énergie cinétique décroît. Pd
= Augmente , Ps = Diminue , la pression d'antenne P.ant reste constante, le
vario reste stable. Il y a conversion de l'énergie cinétique en énergie
potentielle..
5) Mon planeur fait une ressource dans une ascendance,
le principe du 4 s'applique mais l'énergie potentielle est plus importante
du fait de l'ascendance. Pd = Augmente, Ps Diminue ++, la pression
d'antenne P.ant diminue ++, le vario indique une montée .
Tout l'art sera de fabriquer une antenne de
compensation qui permettra de respecter au mieux ce transfert de pression
!!!
Sur-compensation et sous-compensation
:
Un variomètre bien compensé devra suivre exactement la polaire du planeur
pendant la ressource et le piqué (accélération/décélération)

Un variomètre sous-compensé (compensation trop faible) va
se rapprocher d'un variomètre classique. Pendant l'accélération il va
suivre la courbe bleue et pendant la décélération il va suivre la courbe
rouge.
Un variomètre sur-compensé (compensation trop importante)
va suivre la courbe rouge lors de l'accélération et pendant la
décélération il va suivre la courbe bleue.
Pour vérifier la compensation d'un variomètre, il suffit
de voler en air calme et se faire succéder des accélérations sur
trajectoire constante, puis vitesse
constante, puis décélération sur trajectoire constante .... pour pouvoir en tirer des conclusions.
Si on possède une soufflerie, c'est plus simple et plus fiable, la méthode
sera décrite plus loin dans l'article.
Emplacement de l'antenne
:
L'antenne de compensation devra être placée dans un endroit ou elle ne
sera pas influencée par le champ aérodynamique du planeur.
Ici deux solutions possibles :

Attention : autant l'antenne de compensation va convertir de l'énergie
potentielle en énergie cinétique autant les valeurs d'altitude
loggées par le SkyAssistant seront erronées (légèrement tout de même) pendant les phases
d'accélération et décélération.
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