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Cette page a pour but de parfaire l'utilisation du SkyAssistant ou tout
autre matériel équivalent, en donnant des conseils pour rechercher et
centrer une ascendance thermique.
Pour rédiger cet article, je vais m'appuyer sur mon expérience
personnelle en vol à voile grandeur et RC, mais aussi sur toute la bibliographie existante sur ce sujet,
telle que "Le Vol à Voile" par Vermot et Gauchy pour des récits de vols, "La course en planeur"
d'Helmut REICHMANN ...
Je ne reviendrais pas sur les problèmes de Stabilité et Instabilité de
l'air, les émagrammes, leurs utilisations pour prévoir la convection du
jour. Pour plus d'infos sur ce sujet, consulter
"Le gradient thermique adiabatique"
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Historique |
Savoir d'où on vient pour savoir où on va ... Les premiers planés significatifs en planeur sont certainement ceux de
Mouillard en 1865, à proximité d'Alger. Il s'élance face au vent d'une
route vers la colline en contrebas. La glissage l'emmène en 4s à 42m de
son point de départ.
Lilienthal contribue à l'avancement des recherches de 1891 à 1886 par son
expérience avec plus de 2000 planés. Vingt ans plus tard, en 1911, les
Wright se maintenaient 9min et 45s au dessus de leur point de départ. En
1920, lors des concours de la Rhön en Allemagne, des distances en vol de
pente de 7.5 km furent réalisés pour des vols d'une durée de 21 minutes.
Le vol à voile était lancé mais très vite les limites furent atteintes
pour laisser place à la lassitude jusqu'à ce que des pilotes découvrent
des mouvements ascendants jusque là inconnus. En 1926, à la Rhön, le
relief terrestre allait permettre d'accéder au premières ascendances
thermiques. L'expression "courant ascendant" était utilisée bien avant
1890. Alors pourquoi attendre si longtemps pour que le vol thermique se
développe. A cette époque, on estimais que les ascendances thermiques
étaient trop faibles et trop étroites pour être exploitées. De plus, les
planeurs étaient conçus pour le vol dynamique. En 1928, Thoret en France
et parallèlement Kronfeld et Hirth en Allemagne mettent au point la
technique du vol en thermique. L'année suivante, Kronfeld effectue une
distance de 100 kms en utilisant les thermiques et la pente. Un an plus
tard en Allemagne, on monte dans le nuage. Les rues de nuages sont
découvertes en 1934. En 1941, les premiers planeurs rencontrent l'onde de
ressaut, qui permet à Klöckner d'atteindre les 14000m.
Le pilote français Charles Atger fait un vol de 56h15mn en 1952.
L'altitude absolue de 15466 m est atteinte par Steve Focett en 2006 sur
DG500. Klaus Ohlmann réalise en Nimbus 4DM un triangle de 3009 kms en 2003
puis tout une déclinaison de distance à des vitesses de plus en plus
folles ...un aller et retour de 500 km à 306 km/h de moyenne sur Nimbus
4DM, 1000 km à 203 km/h de moyenne par Jean-Marie Clément.....
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Conditions initiales Observation
Détection |
Mais revenons au sujet qui nous préoccupe. Une
ascendance est une masse d'air échauffée par le sol lui même échauffé par
les rayons du soleil et qui voit de fait sa densité baisser. Telle la
montgolfière cette masse d'air chaud et plus légère va s'élever par
rapport à l'air plus froid qui l'entoure. Cette élévation va se poursuivre
jusqu'à ce qu'il y ait équilibre des températures entre la masse d'air en
élévation et l'air environnant. A noter qu'un air humide est plus léger et
peut dans certains cas déclencher l'ascendance ou la renforcer. - La nature du
sol influence son propre réchauffement et par la même l'air qui y est en
contact. Ainsi un sol humide va disperser la chaleur vers le bas, l'eau
étant un bon conducteur thermique. Un sol recouvert d'une végétation
verdoyante va évaporer beaucoup d'eau et donc consommer de l'énergie. La
couleur du sol aura aussi son importance, un sol sombre absorbera plus de
calories qu'un sol clair. - La force du vent va
avoir une influence non négligeable sur la formation de cette future
ascendance. Il en faut mais pas trop. Un vent fort va brasser la couche
limite (couche d'air au contact du sol) qui va s'épaissir sans monter
significativement en température. L'air au contact du sol sera sans cesse
renouvelé, des bulles ascendantes finirons par se détacher donnant des
thermiques étroits et hachés difficilement exploitables.
A l'opposé, un vent nul va provoquer un bon échauffement de la masse d'air
à son contact. Mais ce n'est pas suffisant. Cette masse d'air surchauffée
au contact du sol se comporte telle la goutte au plafond de votre cave.
Elle peut y rester des jours à moins que vous veniez y mettre le doigt.
Notre future ascendance va attendre une impulsion infime qui va la faire
partir en une colonne d'air de plusieurs milliers de tonnes. En l'absence
de vent, un feu, un véhicule, une treuillée, un contraste important au sol
(champs de blé/maïs), crête (versant ensoleillé/l'autre non) ..., vont initier
l'ascendance.
Lorsqu'il y a un vent léger c'est différent, la masse d'air échauffée va
rouler lentement au sol et va
certainement rencontrer une lisière de forêt, une petite crête, un
bâtiment qui vont déclencher le mouvement vertical. Il
convient alors pour s'exercer, lors d'une randonnée par exemple d'imaginer
d'ou pourraient partir les ascendances. Repérer d'abord le sens et la
force du vent, les endroits ou pourrait se former et s'accumuler l'air
chaud, les lisères de forêt, les petits massif qui seraient susceptibles
de déclencher l'ascendance thermique. Extrait d'un récit
d'Elmut Reichmann : ... Je rejoint le soleil mais je ne suis plus qu'à
400m, et rien ne se passe, en dépit d'un terrain favorable de champs et de
prairies : l'arrivée du soleil est trop récente et l'air est complètement
inerte. J'appelle mes dépanneurs pour dire ou je vais me poser et je
continue d'avancer dans la zone ensoleillée. Au-dessus d'une région
parfaitement plate, idéale pour l'atterrissage. A 200m l'air commence à
frétiller pour la première fois. Je fais des virages en S, mais je ne
trouve rien qui vaille la peine d'engager une spirale. Vers 150m je suis
sûr qu'un thermique est en train de démarrer tout près mais à mon altitude
je ne pourrais pas l'exploiter, à moins de le prendre juste à son
déclenchement. Le paysage parait complètement plat et uniforme. En vent
arrière, à 120m peut être, je décide sans espoir de succès mais plutôt
pour pouvoir dire que j'ai tout essayé, de faire un léger détour au-dessus
d'une petite bute, quelques pierres empilées avec un poteau au sommet : un
repère topographique de 3 à 4m peut être. Et de fait je sens un
bouillonnement, engage une spirale à gauche, m'assure après un tour que je
peux encore faire mon champ, j'avais encore perdu 10 à 20m. En centrant
mieux l'ascendance, je parvins à me maintenir jusqu'à ce qu'elle finisse
par s'améliorer et que je puisse remonter dans du 2m/s... Ne pas oublier
d'observer les oiseaux : buse, hérons, cigognes, grues, milan, hirondelles
et martinets et même à basse altitude les corbeaux qui continuent de
battre des ailes en tournoyant dans l'ascendance. Observer les
tourbillons susceptibles d'empoter des poussières, brins de foin, papiers
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