The Captaine, propriétaire de FUGUE, passionné de
voile, tombé dedans quand il était petit. Grande expérience de la
voile. Très bon bricoleur.
Anne :
Épouse de Fred, découvre la voile
"par la force des choses" et devient passionnée de voile.
Rémi :
Collègue de boulot de Fred,
Vélivole à l'origine, devient passionné du voilier en 1996. Signe
particulier : Malade en mer ! Rédacteur de cet article.
FUGUE
:
Symphonie Jeanneau de 1972. Bien préparé pour la
Route du Jasmin (voir rubrique préparation), il a su nous emmener sans
faille.
Pourquoi
la Route du Jasmin :
Fred et Anne souhaitent réaliser un grand voyage,
mais surtout atteindre la Tunisie. Il
y a deux ans, FUGUE les emmenés aux Baléares, l'an dernier destination
la Corse, mais le projet est avorté pour des raisons de météo et
d'emploi du temps. La Route du Jasmin permet cette fois de
réaliser une bonne navigation vers la Tunisie avec un avantage pour l'encadrement
et dans la mesure du possible le respect de l'emploi du temps. Aux
vacances de noël, Fred me
contacte et me présente le projet très alléchant. Je me décide à
partir seul hélas, mon épouse n'étant pas enchantée de passer un mois sur le
voilier.
Il ne restait plus qu'à réaliser les inscriptions, 400
Frs par personne, 1200 Frs pour le voilier et le capitaine.
Le
livre de bord
Unités
et notations:
Les vitesses des vents, courants et voilier sont
exprimées en Nœuds noté Kt. (1Kt = 1Nm / h = 1.8522 km/h)
Lorsque nous naviguons à 6 Kt nous allons à 11 Km/h
Les distances sont exprimées en mille nautique
noté Nm. (1Nm = 1.8522 km)
Lorsque nous sommes à 10 Nm des côtes cela fait environ 18 km
Vendredi
2 août 02
-
Mise en place des autocollants et des fanions Route du Jasmin et la ville
de St Cyprien.
- Réparation de la VHF et installation de l'alim du GPS
portable.
- Achat de lignes pour pêcher le thon.
- Douche ponton.
- 20 h 00, Repas Béneteau. Très bonne organisation,
très bon repas, un des meilleurs de la régate probablement. Fin du repas
vers 0h00. Suffisamment tôt pour être en forme pour le départ du
lendemain.
Météo : beau temps chaud.
Samedi
3
août 02
Réveil 7
h 00, petit déj tranquille, rangement et préparation pour le départ.
Réalisation des pleins d'eau.
9 h 30 Briefing météo et sécurité.
11 h 30 Départ pour la régate.
Collision évitée de justesse (un voilier arrivant de tribord masqué par
le génois). 90 voiliers évoluent sur le plan d'eau entre la bouée de
départ et le bateau comité.
12 h 10 Départ de la régate entre 3
bouées puis départ pour La Caletta en Sardaigne. Notre départ est raté
à cause d'un virement de bord tardif. De plus je n'ai pas mis les pieds
sur un voilier depuis l'an dernier j'ai du mal a retrouver les gestes
(Fred et Anne viennent de St Cyp, moi j'ai pris le bateau à Toulon). Puis
face à nous une collision entre deux voiliers qui nous impose un
évitement. Nous sommes parmi les plus petits voiliers inscrits à la
régate, de ce fait nos voiles sont déventées, le voilier a du mal à
s'élancer. A la 1ère bouée, virement de bord raté. A la suivante, nous
pensons que la régate est terminée, on s'annonce au bateau comité pour
le passage de la bouée. Quelques minutes plus tard on se rend compte que
l'arrivée n'est pas là. Un peu honteux on continue jusqu'a la bouée
suivante, la régate est terminée et le voyage commence, il est 13h40.
Nous avançons à la voile au cap 120°
jusqu'à 21 h 30, puis panne de vent. Comme on ne veut pas arriver trop
tard à La Caletta, on passe au moteur. Il tournera sans discontinuer
jusqu'au lendemain 21 h 15. Je n'étais pas très en forme à cause du mal
de mer, impossible de boire ni manger. Pour me donner de l'appétit Fred
nous prépare une excellente côte de porc à la moutarde, pommes de terre
sautées et cancoillotte. Je dévore, ça fait du bien, j'ai l'impression
que ça va mieux. A l'horizon cela fait longtemps qu'on ne voit plus la
terre, seulement quelques voiliers au loin. Un dauphin vient nager à deux
mètres du bateau puis s'en va. La nuit tombe, nous signalons notre
position au bateau comité avec un peu de difficulté. On apprend la
position de Philippe, il est plus à l'ouest, on lui suggère de nous
rejoindre pour effectuer la route en patrouille. On voit des feux au loin
mais Philippe n'arrive pas, de plus un pb de radio le coupera de tout
pendant 24h.
Anne et moi ne sommes pas très en
forme, Fred décide de nous faire faire le premier quart jusqu'à 2 h 00,
il poursuivra le suivant seul. A 0 h 30 nous dormons debout, de plus il
faut que je descende aux toilettes. Banal certes mais l'intérieur
favorise le mal de mer. Au bout de deux minutes dans l'exiguïté
de la pièce, adieu le bon repas, direction la mer. J'imagine déjà Fred
me dire que ça sert à rien qu'il se décarcasse pour un résultat
pareil. La houle forte de 3/4 avant viendra à bout d'Anne qui
m'accompagne dans le nourrissage des poissons. Fred nous prépare la
couchette pour la nuit.
Dimanche
4 août 02
7
h00, réveil par Fred. Il a veillé toute la nuit mais ne semble pas
fatigué. Il va s'allonger, Je surveille à l'avant, le pilote auto est en
marche. Pour la santé, ça va mais pas top quand même. Une pêche et un
verre d'eau feront l'affaire pour le petit déj. Au loin nous apercevons
plusieurs dauphin. L'après midi ça va beaucoup mieux, nous croisons la
route de deux baleines. Vers 19 h 00 nous apercevons les côtes de la
corse, à 21 h 00 nous entrons dans les bouches de Bonifacio. Le vent
force, nous coupons le moteur. A 22 h 30 je pars me coucher jusqu'à 1 h
00. Fred me réveille, Anne part au lit. Des cargos évoluent sur un rail
entre Corse et Sardaigne, de plus des Ferries font la liaisons
Corse/Sardaigne ce qui rend le trafic assez dense. Avec la nuit et les
éclairages publics en Corse et Sardaigne, nous avons du mal à apprécier
la signalisation ainsi que les trajectoires des cargos. D'ailleurs Fred
remet le moteur plein régime à plusieurs reprises pour se dégager de la
route des cargos.
Entre Corse et Sardaigne le vent force jusqu'à 25
Kt,
la houle est importante de 3/4 arrière, on avance à la voile à 6 Kt .
Le voilier MACIF nous double, cela me simplifie la tâche pour barrer.
Fred s'allonge dans le cockpit. A 3 h 00 je vais me coucher, Anne prend le
relais.
A 6 h 00 Fred me réveille pour barrer. Je suis avec
Anne qui veille avec difficulté. Fred part se coucher, Anne le suit une
heure après. J'essaye de barrer au mieux pour garder le cap, j'assiste à
un magnifique lever de soleil, à tribord la Sardaigne, nous naviguons
maintenant sur la mer Tyrrhénienne, nous sommes à 7
h00 de La Caletta.
A 10 h 00 les îles nous masquent du vent, je roule les
voiles et passe au moteur. 15 min plus tard le vent revient je fais la manœuvre
inverse. Une heure plus tard on repasse au moteur. A 10 Nm de
l'arrivée un bon vent nous permet de naviguer au près à 6-6,5 Kt. Nous
passons la ligne d'arrivée à 14 h 00 après 50 heures de navigation.
Un
bon repas, une sieste et une douche me remettent d'équerre pour une
visite rapide de La Caletta. C'est une très petite ville ne comportant
finalement qu'une rue commerçante. Mais les sardes sont très sympa,
l'accueil y est chaleureux.
On
peut acheter une carte de téléphone internationale au Tabaccino de la
ville, elle permet d'appeler 1h en France pour 10€.
19 h 00 Apéro offert
par le club nautique de La Caletta.
Résumé
de l'épreuve :
Départ Toulon à 13 h 40
le 03/08/02, arrivée à La Caletta le 05/08/02 à 14 h 00. Soit 48 heures
de Navigation dont 30 heures de moteur (conso : 1.5 l/h) Distance
parcourue : 258 Nm