Construction de la Tito

Caractéristiques

La Tito ou Titoletta est décrite comme un planeur polyvalent capable de réaliser du vol de pente, du thermique en plaine mais aussi de la voltige. La mise en l'air en plaine peut être le sandow mais surtout la catapulte.

Les dimensions générales sont :
- envergure : 107.6 cm
- longueur : 72.3 cm
- surface : 16 dm²
- masse : 340 g
- charge alaire : 21 g/dm²
- profil : SB99F3J
- radio : 2 à 4 voies

Le Kit

Il est certainement possible de construire la Tito de toutes pièces. Les plans sont accessibles sur la revue Looping d'il y a pas mal de temps mais pourquoi s'embêter alors que le kit existe pour pas cher. Enfin certainement moins cher que le bois, le carbone, les plans, l'ancien looping pas gratuit ...

La décision est prise d'acheter le kit chez BLH à Andore. Le site Internet de BLH est propre et clair, j'envoie un mèl pour vérifier si tout cela fonctionne encore, j'ai la réponse dans l'heure qui suit. Plusieurs sites Internet et forums de discussions précisent que Jean-Charles le propriétaire de BLH est un gars sérieux, allez hop, j'envoie un chèque de 69€ plus le port à l'adresse indiquée sur le site.

Quelques jours plus tard, un petit mot du facteur dans la boite, le kit m'attend à la poste. Direction la poste et retour à la maison avec la boite. L'emballage est sérieux, rien ne peut arriver au contenu.

A l'intérieur un sac plastique contenant les planches , un autre petit sac contenant les plus petites pièces, un plan avec coupes très détaillé et une notice de montage en noir et blanc qui explique le minimum. La notice est à destination d'un modéliste ayant une certaine expérience dans la construction (recto/verso). Le débutant ne s'en sortira pas facilement, mais de toute façon la Tito n'est pas à destination d'un débutant dans le pilotage que l'on peut espérer non débutant dans la construction.

En tous cas les pièces sont pré-découpées d'une précision et d'une propreté difficilement améliorable,... du grand art la découpe au jet d'eau à commande numérique.

A cela il vous faudra rajouter 1.5 m de film thermo-rétractable genre Oralight pour faire léger, une 15aine de g de colle cyano et un équipement radio capable d'entrer dans le mince fuselage de la Tito.

LA CONSTRUCTION

J'ai décidé de construire la Tito conformément au plan, sans modification que beaucoup sont tentés de faire dans le sens d'une pseudo-amélioration de la résistance, de l'aérodynamique ou je ne sais quoi encore. De toutes façons, après coup, je ne vois pas ce qu'il y avait à modifier, tout m'a l'air bien pensé et extrêmement solide.

J'ai décidé de réaliser la Tito en trois axes, avec 4 servos multiplex de 8g. Un dans chaque aile pour commander les ailerons et deux dans le fuselage pour attaquer l'empennage papillon (La notice détaille la version deux axes ailerons/profondeur).

Le fuselage

La notice étant limitée dans ses explications, il faut lire le plan avec attention.

Il faut ôter des planches les flancs et y coller les renforts en contreplaqué. Attention à ne pas coller le contreplaqué du même coté, les pièces doivent êtres symétriques mais pas identiques.

Scier tous les 1.5 cm les renforts d'angles en balsa triangulaire dur qui vont servir à coller ensemble les 4 flancs du fuselage. Le sciage n'est pas noté dans la notice mais la photo le montre. C'est nécessaire pour le cintrage des flancs lorsque vous allez fermer la boite sinon ça va casser !!!.
Coller les renforts d'angles précédemment sciés sur les flancs conformément au plan et photos.

Coller le couple principal sur son support (support qui sert de renfort pour la mise en position du crochet de catapultage.
Le tout s'adapte formidablement bien grâce à la précision dans la découpe des pièces du kit.

Coller les deux flancs sur le couple central.

Réalisation du support d'écrou : pièce qui sert de couple arrière. Simple à réaliser en suivant le plan, l'écrou est à emprisonner avec un peu d'Araldite, le reste est à coller à la cyano.

Le couple avant est à retirer du petit sac de pièces. 

Collage des couples avant et arrière sur l'un des flancs (penser à biseauter pour respecter l'angle du couple par rapport aux flancs après cintrage).

Se munir de deux serre joints pour maintenir le tout en place pendant le séchage, mettre la colle cyano et fermer la boite.

Perçage du bloc de balsa léger au diamètre 8 pour le passage de la poutre en carbone. S'assurer avant le perçage que le bloc est bien dans l'axe du foret. Il est préférable d'utiliser une perceuse à colonne. Pour le centre du trou, tracer les diagonales du carré.

Retailler un peu le bloc pour qu'il passe en forçant un peu entre les deux flancs. Positionner le tout sur le plan avec la poutre en place pour respecter l'axe du fuselage et de la poutre. Marquer au stylo le positionnement exact du bloc par rapport aux flancs.

Démonter, étaler de la colle cyano et replacer le tout en respectant les repères et vérifier une dernière fois sur le plan. Ne pas traîner dans les vérifications, la colle prend vite !!!

Coller le support de crochet de catapultage en balsa dur après avoir fait les découpes à 45° dues aux renforts d'angles de fuselage.

Coffrer le fuselage avec les pièces en balsa dédiées 

Coller le bloc de nez

Attaquer le fuselage au rabot, cutter, cale à poncer, papier de verre pour en arriver à quelque chose de sommairement ovoïde.
Quelques photos valent mieux qu'un grand discours.

Vous pouvez constater que le bloc de nez n'est volontairement pas fini. Il me semble trop court, peut être me suis-je mal débrouillé.
Je vais y recoller un autre bloc de balsa dur pour pouvoir effiler le nez de la Tito.

A ce niveau de la construction le fuselage seul pèse 46 g et le fuselage avec poutre carbone 60 g.

Traçage et découpe de la verrière.

J'ai commencé le boulot à la scie mais j'ai fini au cutter afin de limiter l'épaisseur du trait de scie.
L'opération n'est pas aisée car le renfort de fuselage en contreplaqué n'est pas facile à attaquer. Enfin le résultat n'est pas si mal que ça finalement.

La notice recommande de ne pas fixer le crochet maintenant mais plutôt après la finition.

L'empennage

Récupération dans la planche des deux demi-empennages.

Un petit travail de ponçage des bords d'attaques pour obtenir quelque chose d'aérodynamique.

Les demi-empennages sont calés à 110°. Pour pouvoir les coller ensemble il faut biseauter l'emplanture au bon angle puis coller à la cyano.
J'ai utilisé un rapporteur, très pratique ici. Pour maintenir les demi-empennages dans l'axe, je les ai collés sur un scotch à peinture.

Les empennages doivent maintenant êtres collés sur le tube en carbone.

Avant il faut coller deux baguettes triangulaires à l'emplanture en vue de former un V. Le V sera arrondi à la forme du tube. Pour cela j'ai pris un des autres tubes carbones servant de longeron de l'aile d'un diamètre plus faible. J'ai roulé du papier de verre autour de celui-ci. Quelques minutes plus tard, l'embase du stabilisateur était pile à la forme du tube, prêt au collage.

Coller l'empennage sur le tube à la cyano

Coller le tube sur le fuselage. Attention au parfait alignement de l'empennage

Les volets de stab vont me permettre de jouer à nouveau de la cale à poncer. Il faut tout d'abord biseauter le bord d'attaque du stab de telle manière qu'il puisse débattre vers le bas.

Réaliser une entaille de manière à pouvoir y placer le renfort de guignol dans l'épaisseur du volet.

Réaliser une rainure pour le passage du guignol.

Collage du renfort.

Collage du guignol à l'Araldite.

Puis il faut l'effiler au bord de fuite pour qu'il ait une épaisseur d'un demi millimètre.

Les ailes

Assemblage des longerons en carbone. Deux tubes qui s'enfilent l'un dans l'autre doivent être collés en respectant la longueur totale figurant sur le plan. Pour cela utiliser la cyano. Il est recommandé d'arrondir le bouts afin de faciliter le passage des nervures.

Enfiler les nervures dans le bon ordre au bon emplacement sur le longeron, sans les coller.

Poser le plan sur un support parfaitement plat et venir mettre en place les nervures à leur endroit exact, dans le bon angle. S'aider éventuellement d'aiguilles. Puis mettre une goutte de cyano à chaque jonction longeron/nervure.

Poser ensuite le bord de fuite inférieur, mettre en place avec des aiguilles éventuellement et mettre un point de colle cyano à la jonction nervures/bord de fuite.

Observer sur le plan le placement du faux bord d'attaque en balsa. Cintrer celui-ci à l'eau et séchage au sèche cheveux pour aller vite pour qu'il épouse la forme de l'aile elliptique, en particulier vers le saumon ou la courbure et relativement importante. Lorsque ça le fait presque, placer de la cyano en bout des nervures et coller en place.

Recommencer l'opération pour l'autre aile.

A l'aide d'un cutter, rabot, lime, papier de verre, mettre le faux bord d'attaque à l'épaisseur des nervures et poncer jusqu'à obtenir un profil propre, le faux bord d'attaque dans le prolongement des nervures.

Biseauter le bord de fuite inférieur pour qu'il vienne affleurer le chantier, en préparation du collage du bord de fuite supérieur.

Coller aussi le petit coffrage intermédiaire supérieur qu'il faudra certainement auparavant recouper à la bonne longueur.

A ce niveau là, l'aile commence à ressembler à quelque chose.

Avant de coller quoi que ce soit, je conseille vivement de mettre tout le matériel radio sur la table, brancher le tout, mettre les palonniers (guignols) sur les servos et commencer à faire des simulations de déplacements des gouvernes en fonction des trous utilisés sur les palonniers et de programmer la radio comme pour le premier vol. De cette manière vous serez sûr de ne pas devoir ouvrir les ailes pour décaler d'un cran ou deux le palonnier du servo. En effet les servos et en particulier les palonniers sont inaccessibles après collage des coffrages.

Mettre en place les servos d'aile. Compte tenu que je n'allais pas les démonter souvent, j'ai pris le parti de les coller à la cyano.

Faire ensuite passer le câblage dans les trous réservés à cet effet. Démonter la prise pour faciliter le passage. Les fils des servos Multiplex sont suffisamment long pour que l'on se passe de rallonge.

Coller ensuite le coffrage de bord d'attaque inférieur et le coffrage intermédiaire inférieur après y avoir fait un trou nécessaire au passage du guignol.

NOTA : Avant de coller le servo et surtout avant de refermer l'aile, il faut impérativement faire des essais de débattement et de course des palonniers de servos afin de placer ceux-ci dans la bonne position.

Collage du bord d'attaque en samba, à cintrer à l'eau auparavant.

Collage du saumon. Le saumon est réalisé en deux parties recollées sur elles mêmes en emprisonnant le bout du longeron en carbone.
J'ai renforcé le saumon par une baguette de bois dur. Ici de l'acajou, seul matériau que j'avais sous la main. Le contreplaqué aurait été mieux certainement.

Quand le bord d'attaque et le saumon sont collés, vous pouvez reprendre possession de vos outils afin de mettre en forme en respectant le profil de l'aile. Je n'ai pas fait la finition du bord d'attaque, je l'ai simplement mis dans le prolongement du profil de l'aile. La finition sera faite lorsque les deux ailes seront rassemblées.

Pour le saumon j'ai laissé environ 1 mm d'épaisseur en bout d'aile.

Vous pouvez en profiter pour affiner le bord de fuite de l'aile jusqu'à obtenir une épaisseur d'environ 0.5 mm.

Assemblage des deux ailes.

Une clé en acier fournie dans le kit doit être plié. Celle-ci sera insérée dans les longeron pour les rassembler.

Mais avant de coller il faut réaliser les trous dans les nervures qui vont permettre de passer la clé d'aile en carbone.
Avant de percer, il faut s'assurer qu'il y a le dièdre préconisé soit 15 mm sous chaque saumon.

Prévoir le passage des fils de servos qui reviennent sous l'aile. 
Penser que les fils de servos débouchent juste au dessus des servos d'empennages lorsque l'aile est montée (ça risque de toucher !). Penser à décaler la sortie des fils vers l'avant pour éviter le désagrément.

Lorsque tout est ok, assembler les ailes à l'Araldite. Poser une cale de 15 mm sous chaque saumon et prévoir quelques pinces à linge pour presser le tout.

Lorsque tout est sec, coller les coffrages centraux supérieur et inférieur à la cyano

Tracer puis découper les ailerons et coller les chants (coffrages) après en avoir déduit l'épaisseur. Ne pas oublier auparavant de biseauter le bord d'attaque de l'aileron afin qu'il puisse débattre vers le bas. Ne pas vriller l'aileron lors du collage.

Finition

Finition du bord d'attaque au papier de verre.

J'ai enduit toute la surface des ailes et du fuselage avec une pâte à bois, après séchage, ponçage au papier de verre 600. Ca parait peu mais suffisant pour avoir un bon fini de la surface.

Fixation
 Aile/Fuselage

Phase un peu délicate à réaliser :

La notice n'est pas très explicite sur le sujet mais je pense qu'il n'y a pas qu'une seule technique pour arriver au but.

J'ai commencé par placer le tourillon sur l'aile. Le plus délicat est de percer dans l'axe afin que le tourillon soit perpendiculaire à l'aile et bien dans le plan de l'aile.
Attention de ne pas se laisser aller sur la profondeur du trou. En effet si l'on s'emporte, ce sont les fils des servos (qui sont dans l'axe un peu plus loin) qui finiront leur vie. Pour ma part, 2 cm ont suffit pour maintenir le tourillon. Le collage est réalisé à la cyano.

Le tourillon étant placé sur le bord d'attaque, le repérage est facile pour percer le trou dans le fuselage. J'ai repéré le centre idéal estimé et j'ai percé 2 mm en dessous par sécurité. Puis j'ai présenté l'aile et j'ai fini par ovaliser le trou vers le haut jusqu'à obtenir un positionnement idéal sans jeu.

Le tourillon peut être coupé pour ne pas dépasser de plus de 5 mm du couple central du fuselage.

Deuxième opération, perçage du trou de fixation arrière. Pour être sûr de percer au bon endroit, j'ai placé une vis (dont j'ai coupé la tête et limé en pointe) dans l'écrou prisonnier de fixation pour qu'elle dépasse d'1 mm. J'ai vérifié la triangulation de l'aile par rapport au fuselage et j'ai exercé  une pression au niveau de la vis pour créer une empreinte. Le trou est réalisé dans l'empreinte sans problème.

Le trou étant percé, il faut ensuite placé la rondelle de renfort en contreplaqué. L'extrados de l'aile étant en pente, j'ai creusé le coffrage supérieur de telle manière que la rondelle soit dans l'axe de la vis. Cette technique permet de limiter le dépassement de la vis nylon du profil de l'aile. Le tout est collé à la cyano. Enduire au mastic à bois pour arrondir les angles. Le montage est hyper résistant et sans jeu.

L'aile fixée, j'ai réalisé le carénage dans le prolongement du fuselage. Ce carénage est solidaire de l'aile et vient s'ajuster parfaitement sur le fuselage.

Installation
des servos

Comme pour les ailes, j'ai installé dans le fuselage des servos Multiplex Nano-S Ref #6 5120 de 8 gr. L 22.5 mm, l 11.5 mm.
La notice donne des explications et fournit la matière pour la version deux axes Ailerons/Profondeur. Il manquera donc une gaine et une corde à piano dans le kit pour réaliser la version 3 axes.

Les supports de servo ont été réalisé en balsa dur collé sur les flancs intérieurs à la colle cyano.

J'ai décalé le neutre des servos en vue d'augmenter le débattement de la gouverne vers le haut afin de respecter la notice. A l'utilisation je me suis aperçu que c'était une erreur, on en reparlera dans la partie essais.

Pour placer les gaines et leur corde à piano respective, j'ai au préalable collé les ailerons au scotch à peinture en prenant soin de laisser un jeu de 0.5 mm environ entre le volet et l'empennage.

J'ai plié la CAP en Z pour la placer dans les guignols de servos. J'ai réalisé un S afin d'affiner le réglage du neutre une fois le tout monté. Puis, phase délicate, j'ai plié en Z la CAP pour la placer dans le guignol de gouverne. L'opération est assez délicate pour avoir le neutre une fois monté. Ne pas oublier de placer la gaine avant ce dernier pliage, sinon vous êtes bon pour tout recommencer.

Les gaines seront immobilisées par un point d'Araldite à l'entrée du tube carbone et par quelques morceaux de balsa léger à l'intérieur du tube.

Le réglage définitif se fera après entoilage et montage définitif des gouvernes.

Mise en place du guignol d'aileron.

J'ai scotché l'aileron en position puis j'ai tracé et fraisé l'emplacement du guignol dans l'aileron. Le collage est réalisé à la cyano.

Pour relier le guignol au servo, le kit prévoit une chape + embout sur le guignol prolongé par une corde à piano pliée en Z sur le guignol de servo. Là, aucun problème pour le réglage des neutre, l'embout est à vis.

Quelques photos pour une vus d'ensemble de la Tito avant entoilage.

Fixation Verrière

Restait un problème quand même : la fixation de la verrière si l'on peut l'appeler ainsi du fait quelle est en bois.

La notice ne détaille rien de ce côté, pas plus que le plan d'ailleurs.

D'innombrables solutions sont possibles. Compte tenu des accélérations importantes en négatif de ce type de planeur, il fallait un système costaud afin de ne pas laisser échapper l'accu en cours de vol. Je souhaitais aussi quelque chose d'aérodynamique mais surtout pratique.

La solution que j'ai retenu n'est certainement pas la plus aérodynamique  mais extrêmement robuste et fiable dans le temps.

J'ai placé à l'avant un balsa dur taillé en pointe pour s'incérer dans le fuselage en pointe à ce niveau, le tout collé à la cyano.
Pour l'arrière, j'ai pris un fil d'aluminium plié à l'équerre qui coulisse dans un petit morceau de gaine de commande.
Avant de coller bien sûr, j'ai limé le fil pour amincir la largeur de la rainure à réaliser. La longueur de la rainure permettra le bon débattement du fil d'alu.
La gaine est collée à la cyano et calée entre deux carrés de balsa.

De l'autre côté, sur le fuselage, un autre morceau de gaine permet le bon positionnement de la verrière latéralement. Prendre bien soin pour la réalisation de ce collage afin que la verrière soit bien centrée.

Entoilage

Je n'ai pas pris de photos lors de l'entoilage de la Tito. Il est réalisé à l'Oralight couleur Lilas et Jaune. La notice recommande 1.5 m de film thermo rétractable, le juste nécessaire.
Dans mon cas, j'ai pris 1 m de jaune et 50 cm de lilas. Ca le fait pour le lilas mais sans râble.

Je ne détaille pas l'entoilage car il reste conforme à n'importe quel autre. Le fuselage très effilé nécessite de recouper le film pour éviter les fronces.

Vous pouvez maintenant visser le crochet de treuillage conformément au plan.

Fixation
des gouvernes

Reste maintenant la fixation des gouvernes de l'empennage et des ailerons.

J'ai choisi la solution à la mode : le silicone.

Commencer par les ailerons pour vous faire la main. Ne pas brancher la chape et laisser l'aileron libre. Le placer sur un scotch à peinture en plaçant un jeu de 0.5 à 1 mm entre l'aileron et l'aile. Retourner l'aile et mettre une ligne de mastic silicone (attention pas d'acrylique). Lever l'aileron du côté extrados et racler au doigt pour ne laisser sur le scotch qu'une épaisseur d'environ 0.5 mm (si plus, c'est trop rigide, les servos fatiguent pour rien). Faire de même pour l'autre aileron et laisser sécher 24 h. Ôter le scotch et miracle, un aileron qui est solidement fixé, qui débat pratiquement sur 180° sans forcer et qui de plus est parfaitement étanche.

Pour l'empennage c'est un peu différent. En effet on est obligé de mettre la corde à piano dans les guignols car après ça ne passe plus compte tenu du faible passage du tube en carbone. Débrancher alors la CAP du côté servo pour avoir les gouvernes libres. Placer les gouvernes sur un scotch à peinture en laissant un jeu de 0.5 à 1 mm et réaliser l'opération comme pour les ailerons.

Quand la fixation est opérationnelle, brancher toutes les commandes et faire un essai de manœuvre des gouvernes. Le tout doit fonctionner sans forcer. Pour cela écouter les servos fonctionner. Ca ne doit pas vibrer lorsque l'on arrête une gouverne dans n'importe quelle position.

Installation
Radio

L'installation radio :

J'ai placé un récepteur Multiplex Pico 5/6 40/41 MHz, Ref #5 5921, de 14 g. Dimension 17 x 17 x 47 mm.

La taille du récepteur est telle qu'il peut passer dans le couple central du fuselage. pour déboucher en avant de l'aile, légèrement en dessous.

L'interrupteur est collé sur le flanc du fuselage.

Les fils des servos d'empennage ont été coupé afin de diminuer l'encombrement et le poids inutile.

Les prises se branchent par l'arrière, aile non montée.

L'accu est un 800 mAh de 52 g qui est placé comme sur la photo ci-contre sur de la mousse. La pointe avant du fuselage est en comblée de mousse pour empêcher l'accu de partir vers l'avant. La même mousse est utilisée pour mettre en pression l'accu avant de refermer la verrière. Du coup rien ne peut bouger quand la verrière est fermée. C'est impératif compte tenu des accélérations que le planeur va rencontrer.

L'ai percé un trou au diamètre du fil d'antenne afin de la faire ressortir au niveau du bord de fuite. L'antenne est scotchée sur la poutre.

L'installation radio complète pèse exactement 100 g.

Centrage

Le centrage donné par le plan est à 80 mm du bord d'attaque à l'emplanture.

J'ai commencé par tracer sur l'aile à l'intrados un trait de part et d'autre du fuselage pour marquer les 80 mm du bord d'attaque.

J'ai confectionné la petite bascule avec quelques chutes de balsa. Le planeur est positionné tout équipé avec verrière, repère sous l'aile en face de la bascule.

C'est avec étonnement que j'ai pu constater que le centrage était presque parfait. J'ai tout au plus reculé l'accu de 5 mm pour arriver à un centrage correct. Donc pas de masses rajoutées pour le centrage, c'est génial.

Réglage
des
gouvernes

Pour pouvoir profiter au maximum des possibilités de la Tito, il est plus intéressant d'avoir une radio programmable. Mais une radio simple peut faire l'affaire pour le peut qu'elle gère le différentiel des ailerons.

J'utilise pour ma part une Cockpit MM Multiplex. Une radio d'une simplicité de programmation déconcertante.

Pour l'affectation des commandes :

- Manche gauche d'avant/arrière : Profondeur
- Manche gauche droite/gauche : Direction (mixage papillon)
- Manche droit droite/gauche : Ailerons
- Manche droit avant/arrière : Aérofreins manche au neutre
- Interrupteur : Aérofreins mi-efficacité.

L'interrupteur me permet de mettre les aérofreins en demi-efficacité 50 % et de jouer du manche droit avant/arrière pour sortir les aérofreins à 100 % par une action du manche en butée arrière ou les rentrer 0 % et repasser en lisse par une action du manche en butée avant.
Une compensation sera nécessaire à la profondeur pour contrer le couple cabreur engendré par les ailerons complètement relevés.

Les réglages conseillés pour une première mise en service :

Pour éviter toute ambiguïté sur le sens positif ou négatif, je mettrais volontairement haut et bas pour le débattement des gouvernes.
En effet la notice indique un sens positif vers le haut alors que par convention on parle de volets ou ailerons en négatif lorsqu'il sont vers le haut et positif vers le bas.

Dans le cas de notre plan ci-dessus, ce n'est pas bien grave puisque le dessin vaut mieux qu'un grand discours.

Par conception le débattement des ailerons de ma Tito ont été volontairement exagérés en vue de les utiliser comme aérofreins. Idem pour les empennages. Le débattement conseillé sera programmé par la Cockpit MM. Les valeurs ci-dessous sont celles qui ont été retenues après 5 heures d'utilisation donc légèrement différentes des valeurs conseillées.

h = débattement vers le haut
b = débattement vers le bas

Débattement Maxi Ailerons :
- h = 30 mm
- b = 10 mm

Débattement normal des ailerons (Dual Rate désactivé) :
- h = 18 mm
- b = 8 mm

Débattement réduit des ailerons (Dual Rate actif) :
- h = 12 mm
- b = 6 mm

Débattement Maxi Profondeur :
- h = 10 mm
- b = 15 mm

Débattement Profondeur : (pas de débattement réduit prévu)
- h = 8 mm
- b = 10 mm

Débattement Direction : (pas de débattement réduit prévu)
- h = 10 mm
- b = 15 mm

Débattements aérofreins :
- mi-efficacité (50%) : h = 6 mm
- efficacité totale (100%) : h = 18 mm

Compensation de la profondeur à 50% des aérofreins :
- b = 3 mm

Programmation
de la
Cockpit MM

Pour accéder à l'utilisation du manche de droite comme spoileron (aileron/Aérofrein) il faut passer la commande en Mode 5 dans le Setup.

Les servos d'ailerons sont branchés indifféremment sur les voies 1 et 5.
Les servos d'empennages sont branchés indifféremment sur les voies 2 et 3.

Le différentiel permet de lever plus les ailerons que de les baisser en vue de limiter le lacet inverse. Le lacet inverse est un effet indésirable qui est du au fait que l'aileron baissé traîne plus que l'aileron levé de la même valeur et qui se matérialise en vol par une inclinaison dans le bon sens du planeur mais par un départ du nez du planeur dans le sens opposé, créant temporairement un vol dérapé non aérodynamique (le fuselage fait l'aérofrein). Le différentiel permet de diminuer le lacet inverse mais ne peut l'annuler totalement. C'est bien a cause de cela que l'on est obligé de mettre une action à la direction du même côté et en même temps que les ailerons. Les planeurs de grande envergure sont plus sensibles au lacet inverse que la Tito bien évidemment. Pour info, l'action à la direction est à doser et est variable d'un planeur à l'autre et différente pour des vitesses différentes.

J'ai fixé le différentiel à 60 %.

Puisque l'on est dans le sujet, parlons du Combi-Swich : C'est une fonction qui permet de piloter un appareil 3 axes (ailerons/profondeur/direction) en pilotage deux axes (ailerons/profondeur). Le combi-Swich peut aller des ailerons vers la direction ou l'inverse (autrement dit, qui commande qui). Dans le cas des ailerons vers la direction, on programme le % de débattement de direction par rapport au débattement des ailerons (pour contrer le lacet inverse). La valeur de % est déterminée par essais qui consistent à enchaîner les virages afin de vérifier que le planeur engage bien du bon coté sans rouler sur son centre de gravité.
Dans la théorie ce % n'est valable que pour une seule vitesse mais en pratique et pour de petites envergure, le réglage reste opérationnel sur tout le domaine de vol de la Tito (plage de vitesse). Le Combi-Swich est activable par un interrupteur.

J'ai réglé le Combi-Swich à  - 30 % des ailerons vers la direction.

Le Dual Rate : C'est une fonction qui permet de réduire l'amplitude des débattements des gouvernes en gardant un mouvement de la gouverne sur 100% du débattement du manche. Cette fonction est très utile pour calmer les machines un peu vives lors des phases de décollage et d'atterrissage (nota : l'exponentiel reste actif en Dual Rate). Le Dual Rate est activable par un interrupteur, on peut fixer des réductions de débattement dans les deux positions de l'interrupteur.

J'ai réglé le Dual Rate comme suit :
Dual rate inactif : Ailerons 80%, Profondeur : 50%, Direction : 100%
Dual Rate actif : Ailerons : 50%, Profondeur : 50%, Direction : 100%

L'exponentiel : C'est une fonction qui permet aussi de calmer les engins les plus vifs en atténuant les déplacements des gouvernes autour du neutre des manches, tout en gardant le plein débattement pour un manche en butée.
Par exemple :

J'ai réglé l'exponentiel comme suit :
- Ailerons : 70%
- Profondeur : 30%
- Direction : 70%

FLPRN : Les aérofreins (flaperons) sont activés par un interrupteur qui lève les ailerons en guise d'aérofreins. La technique marche très bien mais de ce fait la portance se trouve réduite en plus de l'effet de frein, ce qui nuit à l'atterrissage à faible vitesse. Le planeur décroche plus tôt, donc plus vite.

J'ai réglé FLPRN : 50% de la course des ailerons vers le haut (Aérofrein mi-sortis).

SPLRN : La fonction spoileron va me permettre de faire jouer les flaperons de 0% à 100% par un déplacement du manche de droite.
Manche butée arrière : AF : 100%
Manche butée avant : AF : 0%

J'ai réglé SPLRN : ON

Compensation FLP-CO et SPL-CO :
Lorsque l'on met les aérofreins, on modifie le profil donc l'équilibre des forces aérodynamiques. Dans le cas de la Tito, lorsque les AF sortent, ils créent un couple cabreur (le nez monte), il faut donc compenser à la profondeur à piquer. Idem lors de la manipulation du manche de droite.

J'ai réglé :
- FLP-CO : -15%
- SPL-CO : -16%

Combien pèse
la
Tito

La charge alaire est exactement de 22 g/dm².

Les premiers
vols

C'est toujours avec un peu d'appréhension qu'on lance pour la première fois un planeur. La Tito ne fait qu'un mètre mais ça ne change rien. Direction la pâture recouverte d'herbe bien grasse du début de printemps. Le vent est léger sans rafale.
Je me place face au vent pour un premier lancer. Le planeur part à droite, je corrige, je constate qu'avec le réglage de la notice la réponse est un peu vive, voire sportive. Je règle le Dual Rate en conséquence force un peu l'Expo et je lance à nouveau. Ca part légèrement à droite mais le contrôle est satisfaisant. Un cran de trim à gauche pour compenser et là ça part tout droit dans l'axe. La confiance arrive et je lance plus fort, le planeur monte à 5, 6 m environ, je pousse légèrement en fin de montée pour reprendre une ligne de vol correcte. Le planeur plane en ligne droite sur une bonne distance. Il est petit mais d'une bonne finesse.
Je décide maintenant d'attaquer les essais en virage : Lancer jusqu'à 6 mètres, stabilisation et mise en virage au ailerons seuls, conformément au plan de base. Comme en planeur grandeur, le lacet inverse est présent. Le planeur s'incline et dérape légèrement. On à l'impression qu'il s'incline mais veut quand même continuer sa route tout droit. Le planeur s'enfonce légèrement, je donne une action à cabrer pour compenser, je sort de virage, même effet. Je décide d'utiliser le Combi-Swich que je règle au premier abord sur 10%, puis sur 20% et sur 30% jusqu'à obtenir des virages bien propres et fluides, tout cela par des essais successifs en lancer main.
La première impression est agréable, ce petit planeur fonctionne du feu de dieu.
J'arrête là les essais, impatient de poursuivre plus tard.

Deuxième essai, direction la pente de Doue (77). Le vent est Nord donc idéal mais un peu fort (environ 25 km/h) pour les essais. Je ne me suis pas déplacé pour rien, je décide de lancer quand même. Je trime un cran à piquer au cas ou, c'est parti. Le planeur est rapide mais bien manœuvrable, c'est du sans problème. Après un bon quart d'heure de concentration extrême, je décide de poser. Facile à dire mais pas à faire, la Tito allonge bien, la pente donne bien, les arbres sous le vent au sommet de la pente ne me permettent pas une longue approche. Impossible de poser la Tito, ça repart à tous coups. Je n'ose pas arriver trop bas pour éviter les manœuvres au raz du sol et malheureusement je n'ai pas encore mis en service les aérofreins. A force d'essayer, l'atterrissage s'est passé sans problème. J'ai bien sur relancé plusieurs fois tellement le plaisir de piloter la Tito est intense. Les prochains essais se porteront sur le réglage des aérofreins, ce n'est pas indispensable sur une petite machine comme celle là mais certainement confortable et amusant.

Troisième essai, direction la pâture à l'herbe bien grasse et mise en service de la catapulte. Je n'ai jamais utilisé ce type de lancement, j'y vais avec prudence. La catapulte n'est pas de bonne facture (20m mis en double de sandow de chez Leroy Merlin et 10m de ficelle. Après avoir lu plusieurs articles sur le catapultage des planeurs de petite taille, je sais que la vitesse en sortie de catapulte est au delà des 150 km/h. J'imagine déjà la Tito 20 cm sous terre après une perte de contrôle.
J'y vais donc avec précaution. Je tend de quelques mètres pour voir. J'ai laissé le trim un cran à piquer comme pour ma dernière utilisation à la pente. Je lâche, la Tito accélère en montant d'un mètre et se stabilise à cette hauteur jusqu'à ce que l'anneau se détache du crochet, puis elle monte sur 30° de pente. Au sommet de la pente je pousse légèrement pour remettre en ligne de vol, atterro sans problème. Je relance en tendant toujours un peu plus, jusqu'à finir par être en butée de l'élastique. Élastique tout tendu, l'effort pour retenir la Tito est important. Je lâche, la Tito monte de 2m en milieu de détente pour redescendre d'1m avant que l'anneau se détache (parabole très aplatie). Dès que l'anneau lâche, la Tito monte seule sous 30° environ, il faut alors mettre une très légère action à cabrer pour suivre une pente de montée idéale de 60 à 70°. Le sifflement est assez fort et décroît de tonalité au fur et à mesure du ralentissement. Au sommet de la pente que j'ai eu du mal à apprécier au début, je met une légère action à piquer pour reprendre la ligne de vol. Le planeur se trouve à 50 - 70 m de hauteur, tout cela en 3 ou 4 secondes maxi : c'est génial et grisant. On a du mal à s'en passer.
Au sujet de la trajectoire parabolique (aplatie) de la Tito, en cours de catapultage, j'émet une hypothèse à développer en forum de discussion (pour le peu qu'il n'y ai pas que ma Tito qui réagisse comme cela): Lors de la prise de vitesse, la résultante aérodynamique appliquée aux ailes s'incline vers l'arrière (Coef de portance faible à forte vitesse) ce qui à pour effet de déplacer le centre de poussée des ailes vers l'arrière et donc de centrer temporairement le planeur plus avant, provoquant alors un couple piqueur et par là même une trajectoire plus piquée en fin de catapultage... A suivre.

Réglage des aérofreins : Je programme la sortie à 50% des AF sur commande de l'interrupteur. Je catapulte et sort les AF. Les ailerons relevés crées un couple cabreur qu'il faut compenser par une action à piquer au manche. Après une 10aine de lancers la compensation est réglée, à la sortie des AF, le planeur poursuit son chemin à vitesse constante sur un plan de descente plus prononcé. Ca marche, même très bien. Il ne reste plus qu'à régler la compensation lors de la manœuvre 0% et 100% des AF.
Là c'est moins aisé car le couple cabreur n'est pas linéaire de 0 à 100% des AF mais finalement j'arrive à trouver un compromis acceptable.
100% d'AF donne une pente d'approche impressionnante, tout en gardant un planeur manœuvrable mais plus mou aux commandes.
Ne pas oublier quand même de réduire un peu d'AF à l'approche du sol sinon le contact avec la planète est assez vif.

J'ai mis une 50aine d'heures pour fabriquer, entoiler, installer l'équipement radio et régler la Tito. On peut certainement aller plus vite car je ne travaille pas très vite en général.

La Tito ressemble à ce que j'imaginais, maniable, précise, fine,... Bon j'arrête là les éloges, le mieux pour en être convaincu, c'est de vous mettre au boulot.

Modification
des réglages

J'avais à plusieurs reprises constaté des départs en déclenché après une sollicitation un peu vive à cabrer et par contre un manque d'efficacité de l'action à piquer en vol dos pour maintenir un vol lent. J'étais confronté à un dilemme soit mettre plus de Dual Rate pour limiter le débattement de la gouverne à cabrer mais aussi réaliser un réglage contraire afin d'augmenter l'efficacité de la gouverne à piquer. Les réglages de la notice ne me convenaient donc pas.

De plus, grâce à  l'expérience et les conseils bien avisés de Thomas (club de Coulommiers), celui-ci m'explique que généralement l'efficacité (pour un même débattement) est plus importante à cabrer qu'à piquer sur un empennage papillon. En effet l'air est canalisé par les deux gouvernes du papillon et par effet Venturi provoque une infime augmentation de la vitesse de l'air donc de la portance.
Il me fallait mettre alors plus de débattement vers le bas que vers le haut.
J'ai simplement modifié l'implantation des palonniers de servo dans l'autre sens (voir photo).

Avant	Après

Simulateur

FIN